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Faut-il abolir Ouest-Lumière?
Yann Toma / Stephen Wright

Rennes, Éditions Incertain Sens; Brest, La Passerelle, 2005.
64 pages, dos carré cousu collé, offset noir & blanc et une couleur, dans un coffret cartonné bleu,21 x 13 cm.
Dépôt légal décembre 2005, 1000 exemplaires, ISBN 2-914291-22-X et 2913988-09-1, 7€.

 

 

Avec son réseau tentaculaire d'abonnés, son ubuesque président à vie, manipulant avec de grosses ficelles des légions d'agents subalternes et de détracteurs cooptés, Yann Toma a su faire de Ouest-Lumière une fiction heuristique. Heuristique, car, à cette fiction d'entreprise réticulaire, indéfinissable, néolibérale, correspond une réalité économique : la colonisation du monde vécu par le capital, rendue possible par le biais de la généralisation du travail immatériel, dont l'artiste incarne l'idéal type. Entreprise immatérielle, Ouest- Lumière est emblématique de ces métamorphoses de la composition anthropologique du travail dans nos sociétés où, à l'économie fordiste fondée sur la production d'objets, se substitue une rationalité post-fordiste dont le fondement devient la production de sujets consommateurs d'objets. Les « dispositifs de subjectivation » dont parle Deleuze, que le monde de l'art contemporain, dans un mélange de candeur et de cynisme propre à lui, s'emploie, à son insu peut- être, rarement à son corps défendant, à mettre à la disposition des industries de l'immatériel, se voient, à Ouest-Lumière, mis en évidence pour ce qu'ils sont : des dispositifs de production de nouveaux secteurs d'accumulation capitaliste. Telle est la dimension politique de l'entreprise fictionnelle de Yann Toma, c'est aussi son abyssale ambivalence. D'où la question : faut-il abolir Ouest-Lumière ?

Stephen Wright